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*7 Planche VI. T~ ant pis pour vous, mon eher Ami, si, au lieu d’etre sincere , vous avez pre'tendu me flatter, en m’assurant que vous e'liez content du prcmier cahier de mes Russes. Vous connoissez saus doute la vanite' du peuple au- teur, et vous deviez bien vous attendre, qu’un raembre de cetle re'publi- que. Prcnant vos flalteries pour une ve'riLe', vous donneroit la suite de cet ouvrage, ne füt - ce que pour vous punir, si vous l’aviez trompe'. Les deux premiers Rasnoschtschiki, qui, dans ma nouvelle prome- nade, se pre'sentent ä mes yeux, ont chacun une voix de Slentor. L’un est Finnois et l’autre Russe. La grande piece de savon, que notre Russe portc sur son bras, vous indique assez qu’on le fabrique ici en grands pains, que l’on vend au poids. Pour le peser, on se sert d’une espece de romaine, (Pesmen )• La couleur jaune - rousse de notre paysan finnois vous offre un ea- ractere exte'rieur de rette nation, et son air de nonchalence et de paresse vous peint le naturel pflegmatique de ce peuple. Conside'rez le contraste que pre'sentent l’allure trainante du finnois, et la demarche leste et de'- libe'ree du Russe, qui a pourtant un plus grand poids ä porter. Aussi les Russes, naturellement gais, se moquent - ils de l’air lourd et paresseux des Finnois, et au lieude les appelerde leur nom ordinaire (Finnizi), les nom ment- ils commune'mentsales (Tschuchonzi). Nom qu’ils justifientparfaitement, car ils sont incontestablement plus sales et plus de'guenille's que les Russes. II n’est pas e'tonnant que les Finnois soient tels que je viens de vous les de'peindre. Originaires de ce pays, les Ingrkns et eux en ont e'te'chas- se's, en partie, par les Russes, et le reste de ces peuples opprimes par leurs vainqueurs, n’ont pu d’aucune maniere s’arraclier ä la barbarie; et faire quelque pas vers la civilisation. Une partie de ce peuple, aujourd’hui peu nombreux, habite St. - Pe'tersbourg, ou les villages circonvoisins, connus sous lenom de villages finnois; et 1’autre partie, disperse'e qa et lä, estreduite ä la domesticite'. On compte ä-peu-pres mille Finnois parmi les 300,000 ames qui peuplent St.-Pe'tersbourg. Je dois vous observer que par un avantage commun a leur sexe, les Finnoises ont naturellement du gout pour 1’ordre et la proprete', et que leurs habits approchent un peu deceux des Allemandes. Notre Finnois vend des fraises des bois» dans des cornets d’ecorce de bouleau, et du beurre. Celuides Finnois et fort estime' en Russie, et pre'fere' ä celui que preparent les Russes , parcequ’il est bien travaille, et que les Russes font fermenter le leur dans des fours. C’est pourquoi l’on n’en fait usage qu'ä la cuisine pour la patisserie et les fritures. Ne trouvez-vous pas quelque analogie entrcle costume de ce paysan fin nois , et le costume le plus recent des petits-maitres frangois et allemands. Russen ites Heft. ' C