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11 Planche IV. Puisquc notre marchand de jambons nous conduit ä un marche' aux vivres, je suis d’avis que nous voyions un peu ce qu’il s’y passe. II y a un de ces mar- che's dans chacun des dix quartiers de St.-Pe'tersbourg. La plüpart se tien- nent dans de grandes places carre'es, bäties en pierre, et de'core'es d’arcades. Chacun vient s’y pouivoir de ce qui lui convient; mais je ne crois pas que nous soyons tente's d’aller prendre notre part de ces mets, car, outre que ceux, dont Je peuple fait sa nourriture, sont en grande partie fort durs, ils sont en- core tres - mal-propres. Ses mets ordinaires sont Schtschi, (Sauerkraut*), qu’ils mangent aussi en soupe, des conconbres, que le peuple mange tout crus, b o t w in j a-, une soupe au quas, faite avec de la viande, du poisson ou des con conbres r et que l’on mange froide; Kascha, du gruau d’orge fort e'pais; du lait caille, des chauq ignons grille's, etc. etc. Mais le hasard nous sert au mieux; voici des prroghi. Ce sont des petits-päte's, qui, les jours gras, sont farcis de viande hache'e, d’oignons et de betteraves, et les jours maigres, d’oeufs et de poissom Us sont ordinairement fris ä l’huile de lin ou de chan- vre, et rarement au beurre; On mange la plupart du temps cette friandise toute chaude, et dans la rue. On appelle Piroschnik celui qui les de'bite. Je vous en envoie un, afin que vous puissiez l’examiner tout ä votre aise. Peut-etre vous inte'ressera-t-il sous plus d’un rapport, et peut-etre en- core regarderez-vous cet e'tat avec une sorte de respect, quand je vous aurai dit, que l’anii de Pierre le Grand, le ge'nie e'leve' et hardi, qui lui aida ä cre'er ses e'tats, le premier des ge'ne'raux et" des ministres de la Russie, qui , ne' de parens obscurs, s’e'leva au faite des lionneurs, le Prince Menzikof enfm, fut lui-meme piroschnik dans sa jeunesse. Celui de notre planche vend ses petits päte's ä un jeune Cosaque du Don. Le mot Cosaque signihe komme arme', et dans l’origine, on l’appliquoit ä des familles russes, qui s’etoient redre'es, dans les pays, qui forment aujourd’huy la partie me'ridionale de la Russie, et s’y e'toient donne une Constitution militaire. 11s se divisent en cosaques de la Russie-Rouge ou Petite-Russie, et en cosaques du Don. On comprend dans la premiere division les Slobodiens et les Sapo- rogiens, et dans la seconde, les Cosaques du Wolga, de Grebensk , d’Oren- bourg, d’Ural et de Sibe'rie. II est presqu’inutile de vous observer que les Co saques de la seconde division s’appellent Cosaques du Don, parcequ’ils habi- *3 Ces choux, qu’en Allemagne, on connoit soiis le nom de Sauer-Kraut, et qu’en France, Pon appelle improprement chou-kraut, ne sont autre chose, qu'une espece de choux pommes, coupes fort raenus, et renfenues dans des vaisseaux, ou ils prennent un gout acide par la fermentation.