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conservé la mémoire des évolutions progressives; ce qui devient d’un intérêt commun à toutes les civilisations. L’analyse que nous donnons de la haute archéologie chinoise étant une réduction de la traduc tion fournie par Pauthier, dont les savants travaux sur la Chine jouissent d’une autorité incontestée, il y a là une certitude qu'il suffit de rappeler. Toutefois, comme le merveilleux nous gêne plus qu’il ne nous attire lorsqu’il est mélangé de surnaturel, nous ne prenons de cette transcription que ce qui, de plus ou moins près, touche à notre sujet, en dehors de la figuration et du pouvoir my thologique des personnages. Pan-Kou ou Hœn-Tun (chaos primordial) le premier homme et le premier empereur, fut le premier ordonnateur du monde (d’où cet autre nom Yu-chi); son action commença dès que le eiel et la terre furent séparés, c’est-à-dire, depuis 129.600 ans, divisés en douze parties appelées con jonctions, chacune de 10.800 années. Ce ne serait qu’à la fin de la septième période que les êtres humains auraient cessé d’habiter les cavernes, et que l’on vit le règne d’un grand nombre de rois qui commencèrent la civilisation et l’empire de l’homme sur la nature. Pendant la huitième période, les hommes se couvraient de vêtements d’herbe; les serpents et les bêtes étaient en grand nombre, les eaux débordées n’étant point encore rentrées; les hommes étaient très malheureux. Ils se couvrirent ensuite de peaux de bêtes pour se préserver du froid et des vents, et ils furent nommés : « hommes habillés de peaux. » Les animaux armés d’ongles, de dents, de cornes et de venin, atta quaient les hommes qui ne pouvaient leur résister, ce qui les porta à se retirer dans des maisons de bois pour se préserver des bêtes féroces, après s’être perchés sur des arbres, ou enfoncés dans des cavernes. On attribue au premier empereur de la neuvième période, nommé Tsang-Ivie, l’in vention des premiers caractères chinois; les premières lois parurent sous son règne, et le premier gouvernement régulier fut établi. Au septième empereur de cette dynastie sont attribués : l’inven tion des chars, les monnaies de cuivre, l’usage de la balance pour juger du poids des choses. Sous le règne du douzième, on coupait les branches d’arbres pour tuer les bêtes. Il y avait alors peu d’hommes, on ne voyait que de vastes forêts, et les bois étaient pleins de bêtes sauvages. Sous le quatorzième empereur, les vents furent grands et les saisons tout à fait dérangées; c’est pourquoi le souverain donna ordre à Sse-Kouki de faire une guitare à cinq cordes pour remédier au déran gement de l’univers, et pour conserver tout ce qui a vie. Cependant au temps du quinzième em pereur, les eaux ne s’écoulant pas, et les fleuves ne suivant pas leur cours ordinaire, on vit naître une quantité de maladies; cet empereur institua alors les danses nommées ta-vou; ce dernier exer cice était un précepte hygiénique, si réellement efficace que sous le seizième empereur le monde se trouva en quelque sorte repeuplé, et .que, partout, d’un lieu à l’autre, on entendait le chant des coqs et la voix des chiens; les hommes vivaient jusqu’à une extrême vieillesse, sans avoir grand commerce les uns avec les autres. Puis ce fut Fou-hi, compris dans cette même neuvième période. Le premier il créa des ministres d’Etat, institues sous le nom de dragons, emblème de la force nécessaire pour pouvoir gouverner les peuples, et qui trouve sa plus haute expression dans l’Empereur, le plus puissant des dragons, faisant des autres les ministres de sa volonté. Il y en avait six : l’un chargé de composer les livres, l’autre de rédiger le calendrier; un troisième eut l’intendance des bâtiments; le quatrième fut chargé de prévenir les misères du peuple et de les soulager; le cinquième prenait soin des terres, et