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INTRODUCTION GÉNÉRALE « Costume — Les usages, les mœurs, les préjugés d’un pays et d’une époque, considérés par rapport au soin que doit avoir l’historien, le poète, etc., de les retracer fidèlement, ou de ne rien dire qui n’y soit conforme. — Se dit, en peinture, des usages relatifs aux édifices, aux meubles, aux armes, et sur tout à l’habillement, dans les différents temps et chez les différents peuples. » « Extrait du Dictionnaire de VAcadémie française.) A définition que nous prenons pour épigraphe, empruntée à nos pères cons crits, explique nettement le caractère de l’œuvre à laquelle nous avons consacré nos soins, et le système, par nous suivi, de fournir, pas à pas, les renseignements immédiats concernant les choses représentées, de manière à donner à l’image au tant de signification que le pouvait comporter chaque étude particulière. Quant à discourir sur l’ensemble, cela n’est possible qu’avec mesure, et en se tenant dans les grandes lignes. Un recueil d’images dont nous avons dû grouper les éléments en quatre parties, relativement indépendantes les unes des autres, et représentant des hommes ayant vécu en des temps tantôt fortement distancés, ou tantôt contem porains entre eux, mais suivant les conditions si profondément inégales de l’existence humaine selon les milieux, ne saurait donner lieu à des considérations se développant par la succession des faits, de manière à former une véritable histoire du costume, en général. Si l'on songe que, à l’heure qu’il est, les raffinements de nos civilisations se rencontrent encore avec la pénurie des pre miers hommes, de ceux qui chez nous sont des fossiles des âges du bois et de la pierre, et dont les si milaires, occupant de vastes étendues de notre monde, continuent à se réchauffer à notre soleil, on comprend combien toute tentative de communauté historique serait illusoire. Toutefois, la matière étant sous certains rapports « d’histoire » dans le sens de Yhistorialis des Latins, conservé chez nous (liistorial, qui marque quelques points d’histoire. — Dict. de l’Académie française), il est à propos d’indiquer ce qui, dans les documents écrits, apparaît comme la plus lointaine origine du vêtement proprement dit; non point la primitive ceinture de feuillage servant de tablier de pudeur dans le jardin délicieux, sous la clémence du ciel de l’Ëden, ni la pièce de fourrure ou d’étoffe qui se drape et ne devient un vetement que par l’usage qui en est fait, mais le caractéristique vêtement confectionne en vue du bien-être, en raison de l’activité nécessaire à l’homme pour son travail ainsi que pour sa défense; en un mot, le costume imposé par la nécessité et combiné pour y satisfaire de toutes les façons. Le premier tailleur d’habits ne saurait être plus illustre que celui désigné par la Genèse, montrant le terrible Jéhovah chassant l’homme du paradis, et le jetant sur une terre « qui lui produira des