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niers. Le festin achevé, ils étaient trop alourdis par la nourri ture et le pombé 1 pour songer à bouger de place. Mais quand Tifoum, aussi obséquieux envers Férodia qu’il était dur avec ses inférieurs, lui eut parlé des étranges prisonniers « qui étaient tout blancs », et qui avaient fait semblant d’être morts, Férodia lui dit de les amener devant lui et devant Olimali, pour s’en amuser. Les pauvres enfants avaient fini par oublier leurs maux dans le sommeil. Il les réveilla brusquement en les aspergeant d’eau froide et les amena en présence de son chef. Férodia était en train d’expliquer à Olimali quelle quantité de trésors ils auraient à se partager le lendemain matin, quand les jeunes prisonniers furent introduits. Isa, qui était presque aussi noir qu’un nègre, n’avait pas été jugé digne d’attirer l’at tention du chef. A la lueur fumeuse des torches, les trois petits Arabes paraissaient encore plus pilles que d’habitude. Férodia tressaillit en les voyant; il avait la tête troublée pour avoir bu trop de pombé. Il reprit bientôt son sang-froid, et dit en éclatant de rire : « Ah ! je me souviens, ce sont ces petits Arabes dont vous me parliez, Tifoum. lié, Omali, cz pombé est très-fort, dit-il tout bas au chef Ourori, la tête me tourne un peu. » Ayant regardé attentivement les prisonniers, il se dit à lui- même : « Quel peuple étrange que ces Arabes : ils sont tous blancs ! Leur peau est aussi blanche qu’une coquille d’œuf; mais je me demande pourquoi le plus grand est couvert de blessures ? — Tifoum, dit Férodia tout haut, qu’a donc ce grand gar çon ? ces blessures n’ont pas été faites par des flèches. — Mon chef, répondit Tifoum en se courbant jusqu’à terre, 1. Bière de sorgho. Un voyageur la compare, pour le goût, à de l’ale éventée.