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— 258 — Elles n’affiftoient * non plus en aucun de leurs confeils, ne font admifes en plufieurs de leurs feftins, & n’ont la peine de faire les cabanes & canots, ny plufieurs autres chofes qui font du debuoir de l’homme, ou * les Canadiennes & Montagnaites au contraire ont une particulière obligation de coudre les canots auec de l’efcorce, apres que les hommes en ont fait le corps, tiftres * les raquettes apres qu’ils en ont fait le bois, ce font elles qui vont quérir les animaux, après que les chaffeurs les ont tuez, les efcorchent & paf- fent les peaux, bref ce font elles qui vont quérir le bois qu’ils bruslent, font la cuifine, & ont le foin de tout le mefnage. Ce font elles aufli qui mettent la chaudière à bas, diftribuent les portions & feruent le mary le premier, puis elles & fes enfans félon leur aage. 274 1 II l’ai appris cette autre petite particularité des Mon- tagnais, que les ieunes filles à marier, & les femmes qui n’ont point encore eu d’enfans, n’ont rien en ma niement, & ne mangent point dans les plats de leurs marys, c’eft à dire qu’on leur fait leur part comme aux enfans. S’il arriue qu’il s’y rencontre quelque François du commun, il efi feruy le dernier. Si des Religieux les féconds après le mary, où aux Hurons i’eftois feruy le premier en la cabane de mon Sauuage. Mais les Montagnaites à ce que i’ay pû apprendre font un peu friandes, car s’il y a un bon morceau c’efi ordinairement pour elles, particulièrement le py des ieunes eslans femelles, defquels elles ne font point de part à leurs marys, & leur font comme maiftrefles en plufieurs chofes.