— 84 — les aduis de tout ce qu’il auoit à faire, s’embarqua dans les premiers Nauires frete^pour le voyage de la France, oü ejlant arriué il employa la viuacité de fon efprit, à faire valoir fa commiflion & remonfirer que fi Sa Maiejlé n’auoit un foin particulier du Ca nada & de contribuer aux frais neceffaires, pour pouuoir mettre le pays en bon efiat, que iamais on n’en tirerait gloire ny profit non plus que d’une terre abandonnée & deferte, quoy que bonne de foy & de grande efperance, & afin d’y pouuoir plus \\ 78 preflamment perfuader le Roy fil luyfaicl une déduc ¬ tion des richejfes du pays en la Requefie & ès aduis fuiuansqu’il luy prefenta, lefquels s’il'' euffent efié accomplis & effectués de point en point, comme on luy auoit faict efperer, la Nouuelle France feroit à prefent un beau & riche pays, & la plufpart de fes peuples conuertis , au lieu que ce n’eft encor qu’un defert prefque inhabité, fiinon d’un peuple errant dans la pauureté & la faineantife, rendent egalle- ment leur conuerfion difficile. 79 AU ROY. Sire, Les pauures Religieux Recolleâs habitue^ à Kebec en la Nouuelle France vous remonfirent tres- humblement, que depuis fix années en ça, qu’il a