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— 275 — donner aux pauures, qui ne foit bonnette & bon s’il fe peut, autrement cette offrande eft reiettée de Dieu, comme celle de Cain, qui donnoit le pire de fon trou peau en facrifice, où le bon Abel faifoit choix du meil leur, imité àprefent de plufieurs bonnes dames, & de perfonnes de mérité, qui fe priuent fouuent des mets les plus délicieux deleur table, pour en faire part || aux 292 pauures malades & necefliteux, qu’ils enuoyent viii- ter iufques dans les cachots & où ils Içauent qu’il y a neceffité. Quand quelqu’un de nos Canadiens ou Hurons, veut faire feftin à fes amis, il les enuoye inuiter de bonne heure comme l’on faiét icy, mais perfonne ne s’excufelà, dont vous en voyez tels, fortir d’un feftin pleins comme un œuf, qui du mefme pas s’en vont à un autre, où ils fe racheptent s’ils ne peuuent man ger, car ils tiendront à affront d’eftre elconduits s’il n’y auoit excufe vrayement légitimé, & que ce fut un feftin à tout manger. Le monde eftant inuité, on met la chaudière fur le feu, grande ou petite félon la quantité des viandes & le nombre des perfonnes qui doiuent eftre de la fefte, tout eftant cuit & preft à dreffer, on va de rechef faire la fécondé femonce, par ces mots Montagnais, comme à la première fois Kinatomigaouin, ie te prie de fef tin, & s’ils font plufieurs Kinatomigaouinaou, ie vous prie de feftin, lefquels refpondent ho, ho, ho, & entr’eux Ninatomigaouinauo, nous fommes priés de feftin. Mais les Hurons difent d’un ton plus graue & puiliant en inuitant au feftin : Saconcheta Saconche- ta (qui eft un mot qui ne deriue point neantmoins du