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152 LA NOUVELLE-CALÉDONIE. Quand ils lancent la javeline, l’aiguillon en tre en même temps qu’elle dans les chairs; et au moment où l’on veut la retirer, il glisse du poil de roussette qui le retenait, et demeure au fond de la plaie, d’où l’on ne peut l’extraire que par une contre-ouverture. D’autres fois, le Néo-Calédonien n’a pensé qu’à régulariser la marche de sa javeline, et à lui permettre de fendre l’air plus aisément. Il en a alors aplati l’extrémité supérieure queue de poisson. C’est l’arme que préfèrent les Ou- nouas. Souvent aussi il a fait, à 20 centimètres de la pointe, un trou dans lequel on engagera de l’écorce de niaouli enflammée ; on peut ainsi incendier les cases à une grande distance. De telles sagaies n’auraient pas suffi à l’a mour-propre des poseurs et des beaux de vil lage pour parader dans les fêtes. Ils ont sculpté, à la partie la plus grosse de l’arme, tantôt des têtes en saillie, tantôt de simples rainures. La fantaisie ne connaît pas de bornes. A une fête des Attinens, j’ai reçu deux sa gaies ornées, l’une d’une statue d’homme, l’au tre d’une statue de femme, en pied toutes deux et hautes de 13 centimètres. On n’avait fabri qué que six de ces sagaies, pour les lancer