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CHAPITRE V. 99 qu’il tient de ses pères, la pierre à ignames. Voici l’origine de cette superstition : à une époque reculée, alors que tous les Canaques étaient bons, si un vieillard honnête se pro menait , quelquefois il apercevait sur le dos d’une planche d’ignames une pierre présentant plus ou moins exactement la forme de ce tu bercule, et ayant un bouton qui figurait l’œil de la plante. Cette pierre, debout sur son grand axe, sautillait en criant : Ouh ! Ouh ! Ouh! C’est le nom de l’igname à Houagape. A cette invitation, le vieillard, détachant son tillit de sa tête, le tendait à la pierre, qui, montant dessus, se rendait d’elle-même dans sa main, et devenait ainsi la propriété de sa famille. Plantée dans la terre d’un champ entier d’i gnames, elle lui donnait la fertilité. Chaque famille renferme ces talismans dans un petit panier en fibres de cocotiers, soigneusement tressées, qui sert en même temps à contenir les talismans à poisson, les talismans à tor tue et les monnaies calédoniennes. Ce panier, qui rappelle le sac à médecine des Peaux- Rouges, est aussi fermé par une corde atta chée à une aiguille ; seulement, au lieu d’être, comme celle des Indiens d’Amérique, un dard