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DE LA SUISSE. 491 la relation annuelle de la fociété. Mais le fpectacle le plus touchant pour les étrangers a été celui des élans du patriotifme qui éclata le premier jour au dîner où Ton plaça fur la table la ftatue de Guillaume Tell, fculptée en bois à Rome, par M. Trippel, de Schaffhaufen, & confacrée par ce grand Artifte à l’honneur de la Société helvétique d’Olten. L’image du libérateur de la Suifle offroit une attitude toute neuve, fie qui avoit jufqu’à préfent échappé à tous les Peintres ôt Graveurs. Le Héros, dans le coj- turne des anciens Suiflès , ôc ayant derrière l’épaule un carquois où il y a encore une flèche, eft repréfenté au mo ment où il vient d’abattre la pomme deflus la tête de fon enfant. Il fe courbe, plein d’attendriffement, les larmes aux yeux , pour recevoir dans fes bras paternels ce flls chéri, qui s’y jette avec toutes les grâces enfantines, en lui préfentant la pomme qu’il vient de ramafler, & qui eft tranfpercée d’une flèche. Autre remarque : derrière la tête du Héros Uranien s’élevoit un bocal de criftal. Un des aflbciés, Bâlois, avoit eu l’attention patrio tique de faire remplir ce vafe du vin de l’enclos de Saint- J acques-Jur-la-Birje, que l’on appelle communément à Bâle, le Jarig des Suffis, parce que ce fut fur ce terreinqui étoit alors le cimetiere d’un hôpital, que treize cens Suifl'es verferent (69) généreufemeat leur fang pour la liberté {69) On trouve dans l’Hifloire helvétique le détail de la célèbre bataille des Suilies au cimetiere de Saint-Jacques fur-la-Birfe, contre l’armée du Dauphin de France. Les habitans de Bâle, mémoratifs de cette journée, fe rendent tous les ans dans une auberge fituée près de l’hôpital & du cimetiere Saint-Jacques, afin de célébrer, parmi des libations d’un vin Tome FUI, Qq q
