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374 TABLEAUX a qui exercent des métiers. Au relie, on ne voit pas d’en droit au monde où la conduite des Magiftrats Toit plus févérement & plus librement cenfurée qua Bâle. L’Auteur (i<5) du Voyage (17) Ilijloriqne & Litté raire dans la S uijje Occidentale, a donné le tableau fui- vant des moeurs de Bâle. « Quoique les mœurs antiques » fe fuient long-teins confervées à Bâle, les richelfes » accumulées par le commerce ôc l’induftrie, les voya- » ges devenus plus fréquens, les fervices militaires, l’ac- » croilTement général du luxe dans toute l’Europe , avec jj celui de la malle de l’or 6c de l’argent , font fentir » leurs effets à Bâle comme ailleurs , ôc les chofes n’en jj iront pas plus mal. Vainement les Cenfeurs , fembla- » blés au vieillard d’Horace, regretteront le bon (18) » vieux tems. Pour conferver l’ancienne fimplicité, il » n’y a pas d’autre moyen que de relier pauvre. Ceux » qui connoilfent un peu l’Hiltoire de la Suilfe, n’igno- » rent pas que ces fiecles anciens, dont on nous' vante jj les vertus, ne font pas auiïi dignes d’éloges qu’on le » penfe. L’amour de l’argent, la rapacité, la férocité, » Pyvrognerie, étoient des vices plus communs il y a » deux ou trois cens ans qu’aujourd’hui. On ne con- » noiffoit pas les beaux arts qui font le charme de la j> vie, ni les agrémens de la fociété, fans lefquels l’homme » n’eft qu’un fauvage. Chacun vivoit dans fa maifon ôc (16) M. de Sinner, de Berne. (17) Tome I, p. 7-9. Neuchâtel» 1781, in-'è°. (18) VïJJtcilîs j querulus , laudator temporis afli Se puera, cenfor cift'gteorqut minorum. Ars poet.