Volltext Seite (XML)
DE LA SUISSE. 349 fés à l’embellifiement de ces bains par un principe de poli tique peu différent de celui de Licurgue : ils penfoient qu’un grand concours d’étrangers ferviroit à introduire Ôt naturalifer le luxe chez les liabitans du pays, & dé- truiroit infenfiblement cette fimplicité de moeurs qui dif- tingue fi avantageufement les Vallaifans. A la fuite de cette remarque , M. Coxe ajoute ces réflexions : « Jufques à » quel point l’ignorance du peuple contribue - t - elle à » fon bonheur, & jufques à quel point l’inftruâion gé- » nérale & les connoiflances d’une nation nuifent - elles » à la fimplicité de fes mœurs ? Voilà des queftions dont » le pour & le contre ont été fouvent agités , & que » l’on ne parviendra point à réfoudre tant que l’on re- » gardera comme jufte le raifonnement qui conclut de » l’abus à l’ufage. Quant à moi , j’imagine que l’on rn’ac- » cordera fans peine que la fuperftition eft la compagne » inféparable de l’ignorance , ôt qu’un peuple à la fois jo ignorant & fuperftitieux ne peut que gagner à cora- » muniquer avec des nations plus inftruites & plus » éclairées ». La vafte étendue des monts, des rochers & des forêts, & le grand nombre de pâturages refferrent dans des bornes fort étroites le travail & la jouiffance des habitans du Val- lais. M. de Tfcharner {62), moins indulgent que RouJJeau , dit que la rudelfe des mœurs & l’ignorance de beaucoup de befoins font chez ces montagnards une compenfation de leur pauvreté. Il obferve qu’ils font dans leur vie pri vée & dans l’économie de leur terre d’une négligence (6a) Di&, géog. hift,ôc polit, de la SuilTe,toKie II, P» *7°, 17 1 »