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332 TABLEAUX dans le pays des Grifons, peut aifément diftinguer quelles nuances du tableau que je viens de copier , y fubfiftenc encore. Ce pays eft une (43.) exception à la réglé qui dit que chaque Etat a fa dépenfe publique, dont il faut que chaque citoyen paie fa part. Ici l’habitant ne paie rien à la république , qui n’a nulle dépenfe à faire. La petite fom- me qu’elle tire des Bailliages de la Valteline, de Chia- venue ôc de Bormio, eft mife en rentes. Chaque citoyen eft obligé de fervir l’Etat pour rien , & il n’y a pas d’emploi qui ne foit fingulierement couru , quoiqu’il exige des dépenfes quelquefois très-confidérables. La No- bleffe, difperfée dans le pays , n’eft point expofée à fe laiffer corrompre par l’émulation du luxe. On ne connoît que trop ailleurs l’influence des villes fur les moeurs du cultivateur. Voici la maniéré dont on décide les différends dans le pays des Grifons : c’eft à la requifition de l’accu- fateur qu’on aflemble un tribunal compofé de douze per- fonnes } & il revient à chacun une Kanne ( une pinte ) de vin, & un petit pain. L’affaire fe juge fans Avocat , ni Procureur. Mais le moins entendu ou le plus timide amene avec lui un homme éclairé. Si la nobleffe n’a pas d’objets de luxe , elle en a de lucre, qui pourraient la faire briller.Ce font la beauté & la bonté des bêtes à cornes, dont le plus grand commerce fe fait dans le Milanès. M. Beckmann (qj), qui fait ces obfervations, allure que cette branche de l’économie champêtre eft encore po** (44) Journal Encyclopédique, 1780, tome VII, partiel, p. 170-17», Bouillon, 1780, in-8. (45) Bejtraege jur aeconomie, c’eft-à-dire, addition à l’économie, à la n : T