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DE LA SUISSE. 317 malade, le Capitaine, ami de l’humanité, ne manque ja mais de lui donner Ton congé ; fans cette grâce, la maladie feroit de fi rapides progrès, qu’elle enleveroit infaillible ment le fujet. Mais ij eft fouvent arrivé que le foldat ayant le congé en poche, ôc par conféquent étant certain de la liberté de retourner chez lui, eft pourtant revenu au bout de peu de mois à fa Compagnie, ou que même en che min la honte de fon découragement & la crainte d’en être raillé dans fa patrie, l’ont fait retourner au drapeau. Je parlerai encore ailleurs de cette maladie, à l’article du Cornet des Alpes ou des vaches, dans le Chapitre des Ufages. On m’a alfuré que le fuicide eft aufll affez fréquent depuis quelques années dans le Canton d’Appen^ell. Je trouve dans un Journal (39) allemand de 1775 l’extrait d’une lettre qui contient la Defcription d’une alfemblée générale du peuple, tenue à Trogen, dans le Canton à'Ap- pen%eU-exièrienr, le y Mai de cette année; il s’y pafla une fcène pleine de rufe pour l’életuon du Landamne ou Préiident ; le voyageur allemand, qui en avoit été témoin oculaire, s’écrie à la fin de fa relation : Voilà une liberté fans Jlncérité, fans vertu ,fans vigueur , fans patriotifne. Quel fantôme honteux! Ce nef pas la une liberté tejclavage efiplus heureux. L’Auteur fait enfuite une excurfion fur le luxe étranger qui s’eft glififé en SuiiTe. Il dit que fes habitans ont commencé par avoir honte (39) Deutfches Mufeum, Sçâion feptiepe, Juillet, 1776, p. 650-654. Leipzig , Weygand, in-8°, .