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34 LE MUSEUM » aufli ancienne que îe monde , & au bord de letang, une corneille qui jouit » de l’immortalité. C’eft fur l’écaille de cette tortue que Mercure, dit-on, » avoit monté fa lyre ; aufli cette Conftelîation porte-t-elle le nom de la lyre » de Mercure Il eft également queftion dans l’Hilioire des Chinois d’une tortue » célejle Germanicus - Céfar dit, que la lyre dont parle Lucien eft celle » de nos Conftellations, & que Mercure trouva cette tortue après la retraite » des eaux du Nil; c’eft le tems où fe lève la Conftelîation de la lyre. Cet » Auteur ajoute qu’il y mit neuf cordes , nombre égal à celui des Mufes, ailu- » fion aux neuf étoiles de cette Conftelîation qui font les neuf Mufes des » Anciens : d’autres difent que c’eft à caufe des fept fphères; il eft des Écrivains » qui prétendent que Mercure mit feulement trois cordes , à caufe des trois » laifons de l’année Égyptienne ». Nous terminerons ici notre citation qui, quoique longue, eft encore bien abrégée & ne fait qu’indiquer un fyftême ingénieux, dont il faut voir de plus longs détails dans le fçavant ouvrage de l’Auteur lui-même, qui, cependant, ne le regarde encore que comme l'apperçu d’un plus grand , où il fe flatte d’expliquer la Mythologie par le fyftême Phyfico-Aftronomique. Planche XIII. M A R S Y A S. Natif de Célènes, Ville de Phrygie, fils d'Hyagnis ou d’Æagre, comme d’autres le prétendent, Marfyas ou Majjes devint fameux par fes talens, fon orgueil & fon malheureux fort. Quoiqu’Athénée & Paufanias lux attribuent l’invention de la flûte , nous ne fçaurions adopter ce fentiment, & nous aimons mieux croire , comme Plutarque , qu’il n’imagina que le bandeau de cuir dont on fe fervit depuis, tant pour faciliter l’embouchure, que pour voiler lelpèce de difformité eau fée au vifage par l’enflure des joues , ou , comme Pline nous le dit, il fut feulement inventeur de la double flûte. Cet habile Muficien , au rapport de Diodore, joignit à beaucoup d’efprit beaucoup de fageflè. On lui attribue la compofition des airs qu’on cbantoit aux fêtes de Cybèle, ce qui n’eft pas étonnant fi l’on confidère fon attachement pour cette Princefle, que rendoient matheureufe fes amours avec Atys. Fidèle compagnon de fes courfes , Marfyas vint avec elle à Nyfa , célèbre par le féjour de Bacchus , où ils rencontrèrent Apollon. L’orgueil eft naturel aux Poètes & aux Muficiens : l’orgueil affaiblit toujours à nos yeux les talens de nos rivaux : bientôt Marfyas attaque Apollon & lui propofe un défi. Apollon l’accepte, & fa condition eft, que 1s