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DE FLORENCE. i 3 t Quelle conroiflance de la nature, quelle force de l’Art a déployé l’Auteur de ce groupe fuperbe, dans le développement de cette poitrine mufculeufe du Centaure, dans le mouvement des bras H. la tenfion des cuifles ! Comme il a fçu, dans la tête d’Hercule, réunir le contentement. & la férocité du vain queur, le terrible du regard , & la joie mêlée, qu’infpire la vidioire. On peut dire aflurément avec Gori, que le Sculpteur auroit fatisfait tous les défirs s’il eut laide à la pofîérité, avec cette preuve éclatante de festaiens, fou nom que l’on cherche en vain fur la bafe de ce groupe. PLANCHE LVIII. HERCULE Etouffant un Lion. Les anciens Mythologues parlent de deux victoires mémorables remportées par Hercule fur deux Lions fameux, celui de Cithaeron qui, par fes rugifl'e- mens & fes courfes devaftatrices , difperfoit & enfanglantoit les troupeaux d’Amphytrion & de Thefpius, & que, ce Héros défit, ayant à peine dix-huit ans, & celui de la forêt de Nétnée , que, n’ayant pû abattre à coups de flèches, il combattit corps-à-corps dans l’antre du Mont Thétos , qui lui fervoit de demeure , & qu’il étrangla en lui ferrant le col entre fes mains. C’eft à l’aide de cette double victoire que Léonard. Agojlini explique une Cornaline qu’il a publiée, Plan. CXI, & fur laquelle on voit Hercule, revêtu de la peau d’un Lion, en fuffoquer un autre. D’autres Savans ne font qu’un fait de ces deux aCtions, & donnent la fuf- focation du Lion de Némée comme le premier des travaux d’Hercule. C’eft cette aCtion mémorable de ce Héros-Dieu que repréfente le groupe de marbre que nous avons fous les yeux, & qui, par fa perfection couvre de gloire fon Auteur & ravit notre admiration. A quels yeux pourroient échapper les beautés du vifage d’Hercule ; cette majefiueufe févérité, & ce double fentiment de fatisfadiion & de fureur qu’il exprime ? Quelle vigueur répandue fur tout le corps & quel beau dévelop pement des mufcles ! Le Lion qui employé toute fa force à fe défendre , & qui, par fes efforts femble vouloir écarter les mains vidîorieufcs d’Hercule qui le fuffoquent, eft fi bien rendu, que quoique vaincu , il infpire encore la terreur.