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28 LE MUSEUM tabJe votive qui le portoit (i). Les Anciens n’ont pas pour d’autres motifs confacré, la tortue à Efculape (2) : & , fi l’on joint la morale au phyfique, la tortue défigncroit encore la Prudence, & cet art de temporifer fi néceflaire à ceux qui exercent la Médecine. Suivant un vieux proverbe Grec, la tortue efi le fymbole de la Sagefie & de la Vertu. La tortue ayant été confidérée autrefois comme un animal de bon augure , ne pourroit-elle pas être auffi le fymbole d’Apollon rendant des Oracles? Si cet animal qui fe cache, en hyver, dans les cavernes & ne paroît que pendant l’autre partie de l’année fur la terre où il fe traîne, a été confacré à Cybelle, foit parce qu’il femble toujours ou caché dans fon fein ou attaché à lui ; foit parce qu’entièrement muet il étoit le ligne du Silence que dévoient obferver les perfonr.es que l’on initioit à fes myfières : s’il a fervi d’attribut à Vénus Uranie, comme nous l’a fait remarquer Paufanias dans la Statue de Phydias, pour, ainfi que l’interprète Plutarque , défigner que les femmes doivent garder la retraite & le filence : ne convient-il pas auffi parfaitement à Apollon, confidéré comme le Soleil, que les Anciens appelaient inferus, lorfqu’il parcou rait les lignes d’hyver, & fuperus, lorfqu’il occupoit les points fupérieurs du Zodiaque ? La tortue marine a , fuivant Élien, une qualité qui peut l’avoir fait choifir pour un emblème d’Apollon. Ce Naturalifie prétend que fes yeux ont l’avantage de répandre un éclat fingulier qui s'échappe comme un trait d’éclair ou comme un rayon de lumière, fymbole tout naturel de la fplendeur du Soleil (3). (1) . . . Tejludo Apollini salutARI et medicinALI bene convenire potejl ; quo inufitato ac nunquam an ica audito cognumine in nac vurrva uwma imper Komœ erutâ decoraïur, quam mecum communicavit F. C. Francifcus Viclorius ex equejîri ordine D, Stephani nunquam fatis a me laudandus. Gori .. Mufei Florentinï Jlatuce antiquæ, p. 16. APOLLINI SALVTAK1 ET MEDICINALI S A C R V M (2) Parmi les Pierres gravées qu’a deffinées le célèbre Bonarotti , on voit un Efculape dans la main duquel eft une tortue. (3 ) Élien affure que les prunelles des yeux de tortue font très - blanches & très-écla- tantes, qu’on les enchâffoit dans de l’or, & que les femmes, qui les efîimoient beaucoup, s’en faifoieat des colliers. Ælian. Lib. IV, de animal. Cap. XXVIII.