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130 LE MUSEUM point troubler Tes plaifirs du Peuple, & pour ne bleffer ni la dignité de fon cara&ère ni la févérité de fes mœurs , fait certain qui donna lieu à l’Epigramme connue, dans laquelle on reproche finement â Caton fa démarche. Suivant quelques Auteurs, les jeux Floraux fe célébraient la nuit aux flambeaux, dans la rue Patricienne ; fuivant d’autres, le cirque de la Colline Hortulorum y étoit uniquement defiiné. Malgré la docilité & l’intelligence connue des Eléphans, on concevra avec peine que la maffe énorme de leur corps ait jamais pu leur permettre de danfer fur la corde, comme le ferait croire Suetone, qui, dans la vie de Galba, dit que ce Prince donna ce fpefta- cle au Peuple pendant une fête de Flore. PLANCHE L VIL HERCULE TerraJJaxt un Centaure. Nou S avons, dans le premier Volume des Pierres gravées, parlé de l’hif- toire d’Hercule, ce Héros devenu Dieu ; nous avons rapproché & fes travaux & les différentes Pierres qui les retraçoient ; nous ne fatiguerons donc pas ici bos Leéteurs par des répétitions inutiles, & nous ne nous occuperons que du beau groupe que nous avons fous les yeux. Que ne pouvons nous faire paflêr dans notre defeription tout ce que fa vue nous infpire ! Cet ouvrage eft l’heureux fruit de l’habile cifeau d’un des plus excellons Star tuaires de l’Antiquité , ainfi que le prouvent l’enfemble de toutes les parties & la perfeélion de tous les détails. Sa rareté ajoute eneore à fa valeur, & l’on fçait que ni Paufanias ni Pline ne citent aucun monument de cette nature, où paroiiîe Hercule , fort de fa propre force, fans maflùe & fans flèches ter- raflant un Centaure. Ce Héros-Dieu eft repréfenté au moment où, ayant retourné au Cen taure , derrière le dos , fon bras droit qu’il tient de la main gauche , il prefl'e & abbat de fa droite invincible la tête de ce rival audacieux. Les efforts qu’il fait dans cette lutte n’altèrent point la nobîeffe de fes mouvemens: ils femblent être l’effet naturel de la vigueur , répandue dans tout fon corps. Le Centaure au contraire paroît épuifé ; il fuccombe, & , tout à la fois, exprimant la rage detre vaincu & la douleur qu’il éprouve , il élève fon bras gauche au-deffus de fa tête , ferme fon point, fronce les fourcils , &, de fa bouche demi-ouverte,, iaiffe, pour ainfi dire, échapper des cris douloureux.