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DE FLORENCE. 117 Moyfe Caleb, pourroit bien avoir donné lien à la fiflion de ce chien qui accompagnoit toujours Bacchus : le mot Keleb lignifiant chien aura facile ment conduit à cette Fable. Si Bacchus eft donné pour inventeur de la culture de la vigne , quoique les livres Saints l’attribuent à Noë , on peut cepen dant ne pas héfiter de trouver entre Bacchus & Moyfe encore un rapproche ment fur ce point j puifqu’il a fait entrer les Hébreux dans la terre promife, où non-feulement couloient le lait & le miel ; mais qui produifoit ces gros raifins que les envoyés de Moyfe rapportèrent pour faire voir la fertilité de ce pays. Le P. ThomaJJin a joint au parallèle fait par Vojjlus quelques rapproche rons encore. Huet, Évêque d’Avranche, a adopté le fentiment de VoJJhts , & fait, ainfi que lui, une comparaison fuivie des aûions de Bacchus & de la vie de Moyfe. Suivant Bochard & le Clerc, ce n’elt point de Moyfe que vient la fiflion de Bacchus, c’eft de Nemrod, fils de Chus, qui en Hébreu nommé Barchus fournit d’abord l’étymologie du nom du vainqueur des Indes. Bochard fait voir enfuite que tous les noms de Bacchus font tirés de la langue Aflÿrienne par les Grecs, qui les ont accommodés à la leur. Noe, le premier qui, fuivant les livres Saints , a planté la vigne , avoir des caraftères trop refl'emblans avec Bacchus , pour que d’autres Sçavans ne le donnaient pas comme le modèle d’après lequel le Dieu des vendanges avoit été formé. M. l’Abbé Bergier ne cherche pas dans la Bible la fource de l’hiftoire fabuleufe de Bacchus , il réfuté Bochard fur bien des points. II ne voit en ce Dieu fameux qu’un perfonnage allégorique dont tous les noms ont un rapport marqué avec le vin & les liqueurs. Il ne veut reconnoître dans toutes les viéfoires de Bacchus que l’effet funefte des liqueurs enyvrantes qui changent fouvent les hommes en tigres & en lions. Les cornes que l’on donne à Bacchus ne font, fuivant ce Sçavant . que l’emblème des premiers vafes à boire, qui n’étoient autre chofe que les cornes des animaux. Les fêtes de ce Dieu, fîmpJes & innocentes dans l’origine , gayes comme le doivent être toutes les fêtes des vendanges, ont enfin, par fuite des malheureux effets de l’yvrefiè, dégénéré en horreurs trop exaflement obfervées par les adorateurs du père de la joie & du vin. Le célèbre Bacon , qui, dans les fables des Anciens , tronvoit une fagellè cachée, crut devoir reconnoître dans celie de Bacchus l’emblème de la convoi- tife ou de la paillon en général qu’allume plus efficacement le vin : qui jamais