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DE FLORENCE. 6<ÿ Cette offrande d’une Statue du Sommeil à Efcuîape étoit bien raifonnable affurément, puifque les Anciens croyoient que le fommeil pris dans le temple de cette D.viniré, & ton apparition pendant le repos de la nuit, guérifibient les maladies. Paufanias nous apprend, que ces fortes de petites Statues fe plaçoient dans les mains des grandes, que, dans les folemnités, les Prêtres les portoient aux temples , qu’ils les remportoient après les facrifices , & demeuroicnt chargés de les garder. Par honneur on portoit encore ces petites Statues fur des brancards & des charriots aux jeux du Cirque , & dans les folemnités des pompes triom phales. On les plaçoit même auffi fur les tables au milieu des repas comme Proteéhices 6t Gardiennes des convives. Qui ne connoît point la petite Statue d’Hcrcule Epitraphp, ainfi nommée, parce qu’elle accompagnoit les vafes fervis fur les tables pendant les fcftins, & que Nonnius Vindex, cet Amateur inftruit des ouvrages de l'Antiquité, plaçoit fur la fienne avec d’autres figures de bronze ou d’yvoire, pour récréer les yeux de ceux qu’il y raffembloit. Cette Statue, grande d’un pied , faite en bronze , étoit un des chefs-d’œuvres de Lyfippe , Contemporain d’Alexandre, auquel il l’avoit offerte. Hannibal l’avoiteue, 6c, comme dit poétiquement Martial, dans la quarante-quatrième Epigramme du Livre IX , fâchée de toutes les cruautés dont elle avoit été témoin chezSylla, qui l’avoit auffi poflëJée , elle avoit préféré de venir habiter chez le doéle Vindex , dont la maifon paitible , le cœur pur, l’ame noble 6c les douces manières rappelioient la réception ancienne du Berger Molorchus au Dieu dont elle etoit l’image. Statius Papinius, frappé des beautés de cette Statue, dans un feftin auquel Vindex l’avoit invité, la célébra dans fes Vers où d seft plu à en décrire la forme, les charmes & jufqu’aux moindres détails. Planches XXIV&XXV. H Y G I E. Fille d’EfcuIape , Hygie étoit regardée comme la Déefle de la Santé , & de-là, cette vénéiation que les Grecs & les Romains ont eiie pour elle, 6t dont nous retrouvons mille veftiges dans les Temples , les Statues , les Autels 6c les infcriptions que nous voyons , ou dont les anciens Écrivains nous ont confervé la mémoire. Très-fouvent fa Statue accompagnoit celle de fon père, comme nous l’apprend Paufanias, 6c plulîeurs Pierres gravées citées par Winkelmann, dans la defcription de celles du Baron de Stofch, nous atteftent qu’on fe plaifoit à réunir leurs images. Tome III. I