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58 IE MUSEUM jamais. Quant à fes prétendus amours avec la chafte Diane , rien de pîus fimple que la fource de cette fiâion embellie de tant de manières par la plume des Poètes ; nous croyons volontiers avec Pline & Lucien qu’Endymion eft le premier qui ait découvert la marche , les phâfes , les mouvemens, les périodes de la Lune, enfin tout ce que nous obfervons en elle : <k que fes obfervations noélurnes pendant Iefquelles cet Aftre fembloit fe dévoiler avec complaifance aux yeux de ce Berger, ont donné lieu à l’hiftoire fabuleufe de tes amours avec cette Divinité. Noël le Comte, dans fa Mythologie, a réuni tous les fyftêmes que cette fiâion a engendrés : l’Auteur des explications des Antiquités d’Hercuîanum les a dernièrement raflemblées (i) ; nous nous contente rons donc d’y renvoyer nos Ledteurs, & nous ne nous occuperons pour l’inftant que de la Statue qui nous repréfente ce Berger fameux. Quelle expreffion le Sculpteur habile n’a-t-il pas fçu donner au marbre ! Voulant tout-à-la-fois exprimer & le goût d’Endymion pour la chaflè , & les inclinations de fon cœur pour la Lune, il lui a baifl'é les épaules, courbé les reins : il l’a pofé dans l’attitude d’un homme qui écoute d’une oreille attentive le moindre bruit que peuvent faire les animaux qu’il veut furprendre , & dont la tête, tout en écoutant, fe tourne avec plaifir pour contempler l’Aftre qu’il chérit. Entre fes genoux eft un chien dont la forme annonce les fonctions de chaffeur, 2t qu’il retient pour l’empêcher de le priver, par des aboyemens indifcrets, de la proie qu’il defire. Dans cette explication nous avons plus d’une fois, par le nom de Berger, défigné Endymion, que des Mythologues inftruits prétendent avoir été Roi d’ÉIide ; mais ces deux fentimens ne paroifl'ent éloignés l’un de l’autre que dans nos mœurs. On fçait que dans le fiècle où naquit le monde, les premiers Rois eurent l’avantage d’être Pafteurs. PLANCHES X X I I & X X I I I. ESCULAPE. Plus nous avançons nos recherches fur les différens Dieux dont le Mufeum de Florence conferve les antiques Statues, plus nous regrettons de n’avoir pas entre les mains celles du fçavant M. Guérin du Rocher, fur la Mythologie! elles fixeraient peut-être enfin nos pas au milieu du dédale des Fables t & ce defir nous eft bien naturel dans ce moment où nous avons à parler d’EfcuIape, (i) Antiquités d’Hercuîanum, Tom. III. pag. 7 & J'uzv. édit, de David.