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DE FLORENCE. V cours de la Lune, fes différons afpeéts & les cercles que fi fouvent nous voyons fe former autour d’elle. Nous ne nous arrêterons pas plus long teins fur tous ces emblèmes, langage myfîique des Hyérophantes qui vouloient ou dérober leurs fecrets aux yeux ignorans du vulgaire, ou par cette étonnante quantité de fymboles, rendre plus vénérable la Divinité qu’ils feivoient. Pour ne pas même trop retenir nos Le&eurs, peut-être déjà fatigués de la longueur de cet article, nous ne nous occuperons point ici de l’hiftoire fabuleufe de Diane; & nous les renvoyons à nos explications des Pierres gravées fur lefquclles cette Déeffe eft repré - Tentée. Planche XXI. ENDYMION. La Statue que nous avons fous les yeux eft bien rare , fi toutesfois elle n’eft pas unique. On ne fçauroit trop admirer l’art avec lequel elle eft taillée. Elle n’avoit point encore été gravée lorfqu’elle parut parmi les Planches de l'ouvrage de Gori que nous reproduifons dans notre langue. Entreprendrions- nous de rapporter & d’expliquer en ce moment ce que les Anciens nous ont dit d’Endymion ? Mais il n’eft pas de Fable que l’on raconte de tant de manières & aufli différentes. Sa demeure étoit, fuivant Apollonius , une caverne duLatmus, Mont de Carie : c’étoit le lieu fecretde fes rendez-vous myftérieux avec la Lune : c’étoit-là qu’il fe livroit tant au fommeil. Ce fommeil d’Endy mion étoit-il Amplement un repos de jour néceffaire après les fatigues de la chaffe à laquelle il paffoit les nuits ? N’étoit-ce que le fruit de la demande d’Endymion lui-même à Jupiter, pour éviter la colère de ce Dieu jaloux de voir un Berger aimer Junon & ne pas lui déplaire? Seroit-ce , comme le prétendent certains Écrivains , un repos paifible , prix & récompenfe de fa juftice & de fes vertus, ou ne feroit-ce, au contraire , que le fymbole honteux de la pareffe ? Nous ne prononcerons pas plus fur l’origine de ce fommeil, que fur fa durée, fur laquelle les Auteurs ne s’accordent point. Cicéron veut qu’il dorme toujours, qu’il dorme même encore, & que la Lune n’ait de lui, que des baifers pour prix de fon amour. Le fommeil, nous dit Licimnius de Ckio dans Aihenée, épris des charmes d’Endymion, le fait dormir, les paupières relevées, pour jouir de la beauté de fes yeux. Fulgence ne donne à fon fommeil que la durée de trente années : St Nonnus, de fon côté, veut qu’il ne dorme Tome III. H