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r Pia nc h e II. Personne n’ignore qu’ en Russie le peuple ne prend ni the' ni cafe au lait, mais tout le monde sait aussi qu’il fait une consommation enorme de brandevin, de quas et de sbiten. Sa passion pour la premiere de ces boissons est ge'ne'- ralement connue, mais je crois apropos de donner quelque notion des dernie- res. Le quas est un melange de vinaigre et de miel que l’on vend aux coins des rues. Le sbiten est de l’eau dans laquelle on a fait bouillir du miel et du poi- vre. Cette liqueur, qui est tres - commune se vend dans les rues, par des gens auxquels eile a fait donner le nom de Sbitenschiki. Ces deux liqueurs se vendent un Kopeki le verre. La seconde figure vous repre'sente un Soldat achetant son de'jeune' d’un Sbitenschiki, qui porte son sbiten sous le bras dans un vaisseau de bois , en* toure de toile, pour qu’il se tienne chaud. Comnie, les jours gras, on mele prdinairement du lait ä cette boisson, il en porte une bouteille ä, la main gauche. Il tient ä sa droite un sac de natte d’e'corce (Kulok), oii il porte de petits pains blancs (Kala t schi) et des craquelins (Krenteli). Les verres, dans lesquels il seit son sbiten, sont dans un petit coffret, attache de- vant lui ä sa ceinture. Sa cliaussure, faite de natte d’e'corce, est .tres-commune parmi les paysans. Ce soldat est dans la plus grande tenue, et c’est a'insi que sont ordinaire- ment les troupes. On ne peut se faire une idee de la seve'rite' de leurdiscipline- Le soldat russe n’est pas ordinairement de'licat, et je l’ai quelquefois vu faire des choses de'goütantes. £n e'te', il est la pliipart du temps en simple sarrau et en pantalon de toile blanche. Rien n’est plus plaisant que de voir les recrues a l’e'cole d’instruction; l’un y est avec une fourrure, l’autre en chemise, celui. ci chausse', celui - lä nu -pieds. Ils ont des e'pe'es de bois et des drapeaux pa- reils k ceux qu’on donne aux enfans. Comme on distribue des me'dailles d’ar- gent aux soldats, qui ont fait une Campagne, il est rare qu’on en voie quel- qu’ un parmi les anciens, qui ne soit de'core' de trois ou quatre. On soldat, s’etant un jour avise' de vendre la sienne pour du brandevin, en fut si bien re- compense', qu’il ne lui prendra vraisemblablement plus envie, de recourir a un si heureux expc'dient pour e'tancher sa soif. Tres -meprise' autrefois, le Sol dat russe doit a Paul I. l’estime dont il commcnce ä jouir. L’Empereur exige qu’a la parade, ou cliaque corps a ses drapeaux ou e'tendarts, les assistans et les passans levent leurs chapeaux, lorsqu’on donne l’ordre, et si*quelqu’un y manquoit, il courroit risquc d’etre traite militairement.