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LÀ TERRE DE SERVITUDE. 79 salut commun. Donc, il nous faudra changer de route dès ce soir; car avant deux jours les fugitifs auront soulevé tout le pays. » Après le déjeuner, qui fut expédié en une demi-heure, les combattants sortirent du camp. Sultan ben Ali y fut laissé pour faire creuser pn fossé et renforcer les défenses. Simba et Motto, eux aussi, avaient tenu conseil ; tout en mar chant à côté d’Amir, ils échangeaient des signes d’intelligence et des hochements de tète qui n’annonçaient rien de bon. Le plus profond silence régnait dans les alentours du village. On ne voyait personne, pas un chien n’aboyait ; le soleil brillait et répandait une chaleur brûlante, dans un ciel sans nuages et du bleu le plus pur. Mais les deux troupes qui s’avançaient ne songeaient guère à la beauté du ciel, à l’éclat du jour, ou à la chaleur du soleil. Arrivée à environ trois cents mètres du village, la troupe d’Amir se sépara de celle de Khamis, et marcha, en se tenant à distance du village, vers la porte du sud. Quand elle eut gagné celte position, il y eut un signal, et les deux troupes ouvrirent le feu ; tout en tirant, les hommes s’avançaient rapi dement. Rien ne bougeait dans le village ; il y régnait un silence de mort. Quand les Arabes n’en furent plus qu’àune cinquantaine de mètres, il s’en échappa des nuées de flèches, et l’on entendit des hurlements épouvantables. Un grand nombre d’assaillants tombèrent transpercés par les flèches ; mais les cris d’encou ragement de leurs chefs les précipitèrent en avant. Ap l ès plusieurs décharges, les Arabes atteignirent la palis sade extérieure ; alors, introduisant leurs fusils entre les pieux, ils fusillèrent à bout portant les hommes d’Olimali, qui, il faut le dire, montrèrent plus de surprise que de terreur. Au même moment, on entendit sonner de la corne à deux endroits diffé-