Volltext Seite (XML)
CHAPITRE VIII. 2 9 contre un homme faible , pour lui ravir le fruit de ses peines ; et le faible invoqua un autre faible , pour ré sister à la violence ; et deux forts se dirent : « Pourquoi fatiguer nos bras à produire les jouissances qui se trou vent dans les mains des faibles? Unissons-nous, et dépouillons-les ; ils fatigueront pour nous, et nous joui rons sans peines. » Et lesybrfc s’étant associés pour l’op pression, les faibles pour la résistance, les hommes se tourmentèrent réciproquement ; et il s’établit sur la terre une discorde générale et funeste, dans laquelle les pas sions , se produisant sous mille formes nouvelles, n’ont cessé de former un enchaînement successif de calamités. Ainsi, ce même amour de soi qui, modéré et pru dent, était un principe de bonheur et de perfection , devenu aveugle et désordonné , se transforma en un poison corrupteur; et la cupidité, fille et compagne de l’ignorance, s’est rendue la cause de tous les maux qui ont désolé la terre. Oui, I’ignorange et la cupidité ! voilà la double source de tous les tourmens de la vie de l’homme! C’est par elles que, se faisant de fausses idées de bonheur, il a méconnu ou enfreint les lois de la nature , dans les rapports de lui-même aux objets extérieurs, et que, nuisant à son existence, il a violé la morale individuelle ; c’est par elles que, fermant son cœur a la compassion et son esprit à l’équité, il a vexé, affligé son semblable, et violé la morale sociale. Par Vignorance et la cupidité, l’homme s’est armé contre l’homme, la famille contre la famille, la tribu contre la tribu, et la terre est devenue un théâtre