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CHAPITRE V. 23 Pexposer au choc de taut d’êtres divers, et cepeudaut préserver sa vie fragile, elle lui donna la faculté de sen tir. Par cette faculté, toute action nuisible à son existence lui porta une sensation de mal et de douleur ; et toute action favorable, une sensation de plaisir et de bien- être. Par ces sensations, l’homme, tantôt détourné de ce qui blesse ses sens, et tantôt entraîné vers ce qui les flatte, a été nécessité d’aimer et de conserver sa vie. Ainsi, l’amour de soi, le désir du bien-être , l’aversion de la douleur, ont été les lois essentielles et primordiales imposées à l’homme par la nature même ; les lois que la puissance ordonnatrice quelconque a établies pour le gouverner, et qui, semblables à celles du mouvement dans le monde physique, sont devenues le principe simple et fécond de tout ce qui s’est passé dans le monde moral. Telle est donc la condition de l’homme : d’un côté, soumis à l’action des élémens qui l’environnent, il est as sujetti à plusieurs maux inévitables ; et si dans cet arrêt la nature s’est montrée sévère, d’autre part juste, et même indulgente, elle a non-seulement tempéré ceq maux par des biens équivalons, elle a encore donné S l’homme le pouvoir d’augmenter les mis et d’alléger les autres; elle a semblé lui dire : « Faible ouvrage de mes mains, je ne te dois rien, et je te doime la vie ; le monde où je te place 11e fut pas fait pour toi, et cependant je t’en accorde l’usage : lu le trouveras mêlé de biens et de maux; c’est à toi de les distinguer, c’est à toi de guider tes pas dans des sentiers de fleurs et d’épines. Sois l’arbi- 4...