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CHAPITRE IV. 19 le lit encaissé du Jourdain, et les canaux du Nil soli taire » — 0 Génie, dis-je en l’interrompant, la vue d’un mortel n’atteint pas à ces objets dans un tel éloigne ment » Aussitôt, m’ayant louché la vue, mes yeux devinrent plus perçans que ceux de l’aigle; et cependant les fleuves 11e me parurent encore que des rubans si nueux, les montagnes, des sillons tortueux, et les villes que de petits compartimens semblables à des cases d’échecs. Et le Génie m’indiquant du doigt les objets : « Ces monceaux, me dit-il, que tu aperçois dans l’aride et longue vallée que sillonne le Nil,.sont les squelettes des villes opulentes dont s’enorgueillissait l’ancienne Éthio pie ; voilà cette T/ièbes aux cent palais , métropole première des sciences et des arts, berceau mystérieux de tant d’opinions qui régissent encore les peuples à leur insu. Plus bas, ces blocs quadrangulaires sont les pyra mides dont les masses t’ont épouvanté : au-delà, le rivage étroit que bornent et la mer et de raboteuses montagnes, fut le séjour des peuples phéniciens. Là furent les villes de Tyr, de Sidon, d’Ascalon , de Gaze et de Beryte. Ce filet d’eau sans issue est le fleuve du Jourdain , et ces roches arides furent jadis le théâtre d’événemens qui ont rempli le monde. Voilà ce désert d’IIureb et ce mont Sinai, où, par des moyens qu’ignore le vulgaire, un homme profond et hardi fonda des institutions qui ont influé sur l’espèce entière. Sur la plage aride qui confine, tu n’aperçois plus de trace de splendeur, et cependant ici fut un entrepôt de richesses. Ici étaient ces ports idu-