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LA LOI NATURELLE. 3l6 R. Non ; elle n’est que la justice, avec cette nuance, que la stricte justice se borne à dire, Ne fais pas à autrui le niai que tu ne voudrais pas qu’il te fit ; et que la charité ou l’amour du prochain s’étend jusqu’à dire, Fais à autrui le bien que tu en voudrais recevoir. Ainsi l’Évangile, en disant que ce précepte renfermait toute la loi et tous les prophètes, n’a fait qu’énoncer le précepte de la loi naturelle. D. Ordonne-t-elle le pardon des injures ? /t. Oui, en tant que ce pardon s’accorde avec la con servation de nous-mêmes. D. Donne-t-elle le précepte de tendre l’autre joue quand on a reçu un soufflet ? R. Non ; car d’abord il est contraire à celui d’aimer le prochain comme soi-même, puisqu’on l’aimerait plus que soi, lui qui attente à notre conservation. 2° Un tel précepte, pris à la lettre , encourage le méchant à l’op pression et à l’injustice ; et la loi naturelle a été plus sage, en prescrivant une mesure calculée de courage et de modération, qui fait oublier une première injure de viva cité, mais qui punit tout acte tendant à l’oppression. D. La loi naturelle prescrit-elle de faire du bien à autrui sans compte et sans mesure? R. Non ; car c’est un moyen certain de le conduire à l’ingratitude. Telle est la force du sentiment de la justice implanté dans le cœur des hommes, qu’ils ne savent pas- même gré des bienfaits donnés sans discrétion. Il n’est qu’une seule mesure avec eux, c’est d’être juste. D. L’aumône est-elle une action vertueuse?