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ayant inventé l’art plus simple d’appliquer les signes aux sons, dont le nombre est limité , et de peindre la parole au lieu des pensées, Y écriture alphabétique fit tomber en désuétude les peintures hiéroglyphiques ; de jour en jour, leurs significations oubliées donnèrent lieu à une foule d’illusions, d’équivoques et d’erreurs. » Enfin, une troisième cause de confusion fut l’orga nisation civile des anciens États. En effet, lorsque les peuples commencèrent de se livrer à l’agriculture, la for mation du calendrier rural exigeant des observations as tronomiques continues, il fut nécessaire d’y préposer quel ques individus chargés de veiller à l’apparition et au cou cher de certaines étoiles ; d’avertir du retour de l’inon dation , de certains vents, de l’époque des pluies, du temps propre à semer chaque espèce de grain : ces hom mes, à raison de leur service, furent dispensés des tra vaux vulgaires, et la société pourvut à leur entretien. Dans celte position, uniquement occupés de l’observa tion , ils ne tardèrent pas de saisir les grands phénomè nes de la nature, de pénétrer même le secret de plusieurs de ses opérations : ils connurent la marche des astres et des planètes ; le concours de leurs phases et de leurs re tours avec les productions de la terre et le mouvement de la végétation ; les propriétés médicinales ou nourrissantes des fruits et des plantes ; le jeu des élémens et leurs affi nités réciproques. Or, parce qu’il n’existait de moyens de communiquer ces connaissances que par le soin péni ble de l’instruction orale, ils ne les transmettaient qu’à leurs amis et à leurs paï ens ; et il en résulta uue concen-