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CHAPITRE XXI. l33 jamais ouï le nom, le lama reprit la parole et dit : Qu’au commencement un Dieu unique , existant par lui-même, après avoir passé une éternité absorbé dans la contemplation de son être, voulut manifester ses per fections hors de lui-même, et créa la matière du monde ; que les quatre élémens étant produits, mais encore con fus , il souffla sur les eaux, qui s’enflèrent comme une bulle immense de la forme d’un œuf, laquelle en se dé veloppant devint la voûte et l’orbe du ciel qui enceint le mondes qu’ayant fait la terre et les corps des êtres, ce Dieu, essence du mouvement, leur départit, pour les animer, une portion de son être; qu’à ce titre, l’ame de tout ce qui respire étant une fraction de l’ame univer selle, aucune ne périt, mais que seulement elles chan gent Ae. moule et de forme , en passant successivement en des corps divers ; que de toutes les formes, celle qui plait le plus à Y Être divin est celle de Y homme , comme approchant le plus de ses perfections ; que quand un hom me, par un dégagement absolu de ses sens, s’absorbe dans la contemplation de lui-même, il parvient à y découvrir la Divinité, et il la devient en effet ; que parmi les incarnations de cette espèce que Dieu a déjà revê tues , l’une des plus saintes et des plus solennelles fut celle dans laquelle il parut il y a vingt-huit siècles dans le Ka- chemire, sous le nom de Fôt ou Boudh, pour enseigner ladoctrinede Y anéantissement, du renoncement à soi- même. Et traçant l’histoire de Fôt, le lama dit qu’il était né du côté droit d’une vierge de sang royal, qui n’a vait pas cessé lîêtre vierge en devenant mère; que le