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CHAPITRE XXI. 121 pâtissante, et ses affections toutes spirituelles n’attestent- clles pas son émanation de la Divinité? II est vrai que plusieurs de ses dogmes s’élèvent au-dessus de l’entende ment, et imposent à la raison un respectueux silence ; mais par là même sa révélation n’est que mieux consta tée, puisque jamais les hommes n’eussent imaginé de si grands mystère*. Et tenant d’une main la Bible, et de l’autre les quatre Évangiles, le docteur commença de raconter que, dans l’origine, Dieu (après avoir passé une éternité sans rien faire) prit enfin le dessein, sans motif connu, de produire le monde de rien ; qu’ayant créé l’univers entier en six jours, il se trouva fatigué le sep tième ; qu’ayant placé un premier couple d’humains dans un lieu de délices, pour les y rendre parfaitement heu reux , il leur défendit néanmoins de goûter d’un fruit qu’il leur laissa sous la main ; que ces premiers parens ayant cédé à la tentation, toute leur race (qui n’était pas née) avait été condamnée à porter-la peine d’une faute qu’elle n’avait pas commise ; qu’après avoir laissé le genre humain se damner pendant quatre ou cinq mille ans, ce Dieu de miséricorde avait ordonné à un fils bien-aimé, qu’il avait engendré sans mère, et qui était aussi âgé que lui, d’aller se faire mettre à mort sur la terre; et cela, afin de sauver les hommes, dont cependant depuis ce temps-là le très- grand nombre continuait de se perdre ; que, pour remé dier à ce nouvel inconvénient, ce dieu, né d’une femme restée vierge, après être mort et ressuscité, renaissait encore chaque jour ; et, sous la forme d’un peu de levain, se multipliait par milliers à la voix du dernier des liom-