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120 LES RUINES. La preuve, dit un théologien catholique, que la reli gion de Mahomet n’est pas révélée, c’est que la plupart des idées qui en font la base existaient long-temps avant elle, et qu’elle n’est qu’un rnélan ge confus de vérités altérées de notre sainte religion et de celle des Juifs, qu’un homme ambitieux a fait servir à ses projets de domination et à ses vues mondaines. Parcourez son livre ; vous n’y verrez que des histoires de la Bible et de l’Évangile, travesties en contes absurdes, et du reste un tissu de dé clamations contradictoires et vagues, de préceptes ridi cules ou dangereux. Analysez l’esprit de ces préceptes et la conduite de l’apôtre; vous n’y verrez qu’un caractère rusé et audacieux, qui, pour arriver à son but, remue assez habilement, il est vrai, les passions du peuple qu’il veut gouverner. Il parle à des hommes simples et crédu les, il leur suppose des prodiges; ils sont ignorans et ja loux , il flatte leur vanité en méprisant la science; ils sont pauvres et avides, il excite leur cupidité par l’espoir du pillage; il n’a rien à donner d’abord sur la terre, il se crée des trésors dans les cieux ; il fait désirer la mort comme un bien suprême; il menace les lâches de l’enfer; il promet le paradis aux braves; il affermit les faibles par l’opinion de la fatalité ; en un mot, il produit le dévoue ment dont il a besoin par tous les attraits des sens, par les mobiles de toutes les passions. Quel caractère différent dans notre doctrine ! et com bien son empire, établi sur la contradiction de tous les penchans, sur la ruine de toutes les passions, ne prouve-t-il pas son origine céleste? Combien sa morale douce, com-