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CHAPITRE XX. 109 «ne idole ou dans une cruche, pour vendre à son gré leurs faveurs. » Au-delà, cette multitude d’autres étendards que, sur un fond jaune qui leur est commun, tu vois porter des emblèmes différens, sont ceux d’un même dieu, le quel, sous des noms divers, règne chez les nations de l’Orient. Le Chinois l’adore dans Fôt, le Japonais le ré vère dans Budso, l’habitant de Ceylan dans Bedliou et Boudah, celui de Laos dans Chelia, le Pégouan dans Phta, le Siamois dans Sommona Kodom, le Tibétain dans Boudd et dans La: tous, d’accord sur le fond de son histoire, célèbrent sa vie pénitente, ses mortifica tions , ses jeûnes, scs fonctions de médiateur et d’ex- piateur, les haines d’un dieu son ennemi, leurs combats et son ascendant. Mais discords entre eux sur les moyens de lui plaire, ils disputent sur les rites et sur les pratiques, sur les dogmes de la doctrine intérieure et de la doctrine publique. Ici, ce bonze japonais, à la robe jaune, à la tète nue, prêche l’éternité des âmes, leurs transmigrations successives dans divers corps ; et près de lui le sintoTste, niant leur existence séparée des sens, soutient qu’elles ne sont qu’un effet des organes auxquels elles sont liées, et avec qui elles périssent, comme le son avec l’instru ment. Là, le Siamois, aux sourcils rasés, l’écran talipat à la main, recommande l’aumône, les expiations, les offrandes, et cependant il croit au destin aveugle et à l’impassible fatalité. Le hochang chinois sacrifie aux âmes des ancêtres, et près de lui le sectateur de Confu- tzée cherche son horoscope dans des fiches jetées au ha-