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CHAPITRE XV. 8. se rassemblent tous ceux qui, par d’utiles travaux , en tretiennent et nourrissent la société, et vous connaîtrez l’ennemi qui vous ronge. » Et, l’étendard ayant été levé, cette nation se trouva tout-à-coup partagée en deux corps inégaux, et d’un aspect contrastant : l’un innombrable et presque total, offrait, dans la pauvreté générale des vètemens et l’air maigre et halé des visages, les indices de la misère et du travail5 l’autre, petit groupe, fraction insensible, présentait, dans la richesse des habits chamarrés d’or et d’argent, et dans l’embonpoint des visages, les symptô mes du loisir et de l’abondance. Et, considérant ces hommes plus attentivement, je reconnus que le grand corps était composé de labou reurs , d’artisans, de marchands, de toutes les profes sions laborieuses et studieuses utiles à la société, et que, dans le petit groupe, il ne se trouvait que des ministres du culte de tout grade ( moines et prêtres ), que des gens de finance, d’armoirie, de livrée, des chefs militaires et autres salariés du gouvernement. Et ces deux corps en présence, front à front, s’e'tant considérés avec étonnement, je vis, d’un côté, naître la colère et l’indignation; de l’autre, un mouve ment d’effroi; et le grand corps dit au plus petit : « Pourquoi êtes-vous séparés de nous? N’êtes-vous donc pas de notre nombre ? » » Non, répondit le groupe : vous êtes le peuple ; nous autres, noussommes un corps distinct, une classe privi légiée , quiavons nos lois, nos usages , nos droits à part. »