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86 Enfin tout le ciel se couvre de nuages; les uns d’un jaune terne et cuivré, immobiles vers le couchant, jettent une sorte de teinte funèbre sur la vallée d’Alexisbad; d’autres d’une couleur olivâtre traversent rapidement le zénith sous mille formes effrayantes. L’astre du jour a totalement disparu ; nul vent n’agite les arbrisseaux de la vallée; la na ture encore est paisible: mais ce calme dévance l’orage. Le vol effrayé des oiseaux, un mu gissement lointain; des éclairs menaçants, un rideau noir s’avançant sur l’azur des cieux, tout annonce une grande catastrophe dans la nature. Tout-à-coup un vent impétueux s’élève et tourbillonne avec fureur; la pluie commence à tomber par torrents; les bâtiments dans la val lée semblent ébranlés par l’ouragan. Un orage dans les vallées du Ilarz, mais surtout à Alexisbad, est un spectacle sublime et magnifique pour ceux qui n’ont pas une crainte innée et invincible de ce superbe phénomène de la nature. Déjà la voûte éternelle est sillonnée en tous sens par les éclairs ; du sommet des rochers qui dressent de tous côtés leurs crêtes, le ton nerre fait retentir de plus près par les échos un roulement prolongé, et le Ciel menace la Terre. Notrfe petite colonie a fait une retraite pré cipitée; chacun a gagné sa chambrelte, les uns avec calme et dans l’attente de ce que les élé-