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premier jour j’ai cru me trouver comme dans une autre planète, où tout, jusqu’au moindre objet, me paraissait différent, et même meilleur, qu’en tout autre lieu. Ce qui d’abord m’a frappée, et je dois dire profondément émue, c’était de voir, que le Souverain du pays, où je me trouvais, le Prince d’une des plus anciennes et plus illustres Mai sons de l’Allemagne, réside pendant l’été à Alexisbad, dans un pavillon, charmant il est vrai, d’un goût exquis, et pour sa construction et pour son intérieur, et qui, s’élevant au milieu de roses et de bosquets, est assez semblable à un temple de Flore, mais fort petit dans scs dimensions, ne contenant qu’un salon et deux petites pièces. J’ai également été saisie d’un plaisir, mêlé d’admiration, en voyant que S. A. S. dîne tous les jours à la table d’hôte, et que, par Ses manières affables et gracieuses, par la générosité foncière de Son caractère, l’aménité répandue sur tout Son être, ce véné rable Prince, tout en inspirant le respect dù à Son auguste rang, sait bannir la contrainte et encourager la sociabilité et la joie de tous les convives. Le Duc a été aussi fort heureux dans le choix qu’il a fait, en nommant Directeur d’Alcxisbad Son Chambellan, le Baron d’Alvcns- lebcn, qui s’acquitte de ce poste de la manière la plus distinguée et dont l'excellente et aimable épouse partage les soins, en faisant les hon neurs de ce charmant asylc.