Volltext Seite (XML)
80 que tout ici fut silence et repos: le donjon, le passé, le présent, cette immense succession d’ombres chinoises, rapprochant à nos yeux le même optique, confondirent pour un moment les souvenirs anciens et nouveaux. Une salle des anciens chevaliers n’est nulle ment imposante, lorsqu’on s’avise de la compa rer avec les grands salons des palais d’aujourd’hui. La salle dans le château de Falkenstein est moins bien conservée, que la chambre appelée celle des dames, ce que nous nommerions au jourd’hui un boudoir. Mais ce boudoir d’alors, quoique plus grand, n’a été ni élégant, ni somptueux: c’est une chambre d’une grande simplicité, avec nombre de petites fenêtres, bien près l’une de l’autre. C’est ici qu’habitaient, à côté de ce qui était fort, martial, rude, redouté et redoutable, l’innocence, les grâces et la beauté. La chapelle du château est très-bien con servée, et c’est dans ce sanctuaire d’une piété qui, dans ces tems barbares, même au milieu de grandes faiblesses humaines et de grands vices, a souvent été fervente, qu’on se demande: où est-elle, cette force redoutable? qu’est devenue cette beauté irrésistible?.... Et alors le silence éloquent des tombeaux nous répond: „ Ce qui fut, n'est plus; ce qui est, pas sera de même / “ Je fus saisie d’une sainte émotion, en voyant suspendue à un des antiques murs de l’église une