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78 ricorde divines, le Ciel se rouvre et une voix sacrée nous dit: que notre Père céleste est un Dieu qui punit, mais aussi un Dieu qui par donne ! Détournons nos regards, ma chère amie, du triste lieu où, dit-on, Rose, la pauvre Rose a tant péché, mais aussi où elle a tant souffert, et portons nos pas vers le château de Falken- stein. Rien de si pittoresque que ce château, soit vu dans le lointain, soit qu’on en approche. Arrivé sur le sommet de la montagne on éprouve un sentiment involontaire de terreur, car on voit l’image fidèle d’un donjon des mieux con servés, du tems du droit du plus fort, et on est tenté de le croire encore habité par une bande de ces chevaliers, qui jadis usaient amplement et abusaient trop souvent de ce terrible droit. On croit les entendre, les voir sortir par les différentes portes, armés de toutes pièces; mais personne n’apparaît, et un profond silence règne dans le château. En y entrant on est encore saisi d’une espèce d’effroi, car ce sont bien réelle ment ces mêmes murs, ces mêmes chambres, salons, voûtes, portes, fenêtres, qui ont servi, soit à de preux et loyaux chevaliers, à des dames d’une rare et touchante beauté, soit à de nobles et hardis brigands; et où a résidé quelque fois la vertu, mais où souvent aussi s’est niché le vice avec son cortège de crimes. En voyant l’antiquité si bien conservée et