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cris de joie et de triomphe, accents de douleur et de désespoir. Aujourd’hui c’est l’image frap pante des vanités de ce monde et du néant, semblable au tombeau, qui ne recèle qu’une poignée de poussière, dernier reste de ce qui naguère était beau, brillant, riche, tout - puis sant. Pour savoir, ce qui avait illustré ces vieux donjons, en vain interrogeriez-Vous ces dé combres silencieuses et lugubres, ces rochers dont l’existence date du jour de la création ; ces montagnes, témoins antiques et muets d’évé nements passés, depuis que des siècles ont fait vieillir le monde ; — et ce n’est que dans quelque chronique du dixième siècle , ou par quelque tradition, plus ou moins fabuleuse, qu’on ap prend, en peu de mots, ce qu’une longue série de teins avait enfanté, développé et englouti. L’origine et le dépérissement des anciens châteaux et donjons de l’Allemagne ont pour moi tant d’attraits, que je me propose, ma chère amie, de Vous en entretenir dans ma prochaine lettre. Les ruines d’un château - fort du teins de l’ancienne chevalerie se voient avec intérêt, non seulement comme les débris d’un théâtre de ca tastrophes historiques; — elles se ressemblent, ainsi que les hommes de tous les tems, qui en sont les acteurs; mais comme souvenirs d’une époque très - remarquable, telle que, sous plu-