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38 gulièrement avec tout le reste, semblable à un cadre magnifique, mais vide. Avant de finir cette lettre, il faut, ma chère amie, que je fixe Vos regards sur les ruines d’un vieux donjon, à un quart de lieue du Màdchen- sprung, tout près de la chaussée, qui conduit à Gernrode et à Quedlinbourg. Aujourd’hui l’on ne voit que quelques faibles vestiges d’un édi fice, autrefois appelé le Heinrichsbourg. Situé sur le plateau d’une très-haute montagne, cou verte d’un bois épais, ce donjon, dont on ne voit plus que les débris d’un mur et d’une tou relle, a été, à ce qu’on dit, il y a quatre siècles, l’effroi de toute la contrée. Son origine n’est point connue,* mais on sait, qu’en 1377 le Prince Othon d’Anhalt investit de ce fief ses voisins, les Comtes de Stolbcrg. Ceux-ci, selon l’usage de ces tems, se permirent des vexations contre les paisibles habitants de toute la contrée, ainsi que contre les passants et les voyageurs. Les Comtes de Hohenstein, ligués avec les villes de Nordhausen et Mühlhausen, délivrèrent le pays de ce fléau, en détruisant ce foyer de bri gandage, et l’endroit redevint la possession de la maison d’Anhalt, nommément de la branche de Bernbourg. Lorsqu’on se trouve sur la même place, où dans des tems reculés la fameuse chevalerie a exercé ses prouesses, où a résidé une généra tion , si différente de la nôtre, par sa stature athlétique, sa force physique étonnante, ses habitudes, son goût; lorsqu’on a posé le pied