Volltext Seite (XML)
l’oeil de l’homme n’y suffit point, j’avoue fran chement qu’il y a des vues, nommément celle sur la terrasse de Ballenstedt et sur le Bamberg que je préfère: le cadre du tableau y est plus proportionné aux facultés de l’oeil; on y peut, en discernant les objets et les beautés diverses de la nature, bien mieux en découvrir les charmes et les goûter plus à son aise. Du haut du Brocken on voit trop à la fois et à de trop grandes distances: c’est un cadre immense, un vaste champ pour l’imagination plutôt que pour la contemplation ; l’oeil se perd, pour ainsi dire, dans l’immensité, il confond tout et ne trouve pas d’objet attrayant pour se reposer. Armé d’une bonne lunette d’approche, on rémédie, il est vrai, un peu à ces nombreux inconvénients; mais aussi on perd alors la beauté de l’ensemble. A l’aide d’une lunette d’approche on voit Heltn- stedt, Wolfenbüttel, Brunsvic, l'Elbe près de Magdebourg, Bernbourg, Zerbst, le Petersberg près de Halle, le château de Gotha, Erfurt, la forteresse de Deister près de Pyrmont, que dis-je! on y apperçoit même Hambourg! . . . . à ce qu’on prétend. Tout en rendant hommage au Brocken, disons, ma chère amie, que c’est un grand seigneur bien fier, bien peu galant envers les daines, car à peine avait-il daigné nous per mettre de contempler les contrées qui forment sa cour, que déjà il s’enveloppe de nouveau, comme d’un vaste manteau ; les brouillards sur viennent point de coucher de soleil pour 12*