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178 des vagues furieuses, s’entr'ouvrent et se con fondent tumultueusement. Insensiblement une pluie légère, envelop pant les cimes des montagnes, leur donne des formes fantastiques: des nuages blanchâtres, af fectant mille ligures bizarres, courent, semblables à des vagues transparentes, au milieu des rochers. Les rayons du soleil, absorbant tout-à-coup ces masses nébuleuses, éclairent par intervalles l’ho rizon; et alors le voile des montagnes déchiré, comme par enchantement, montre à travers plusieurs larges ouvertures — comme autant de portiques aériens —, des bosquets de sapins et des temples de rochers, dominant les nuages et la vallée. Enfin les brouillards dissipés par un vent très - fort, disparaissent entièrement, et nous découvrons du haut du Brocken, si non des mers, des îles, quelques royaumes avec leurs ports de mer, un circuit de plusieurs milliers de milles quoiqu’au premier coup d’oeil on soit tenté de le croire, — mais au moins un grand, un magnifique tableau, qui ressemble assez à une énorme carte géographique déployée au pied du Brocken et qui, pour la parcourir, exige assurément plusieurs jours. Mais quelque beau, quelque varié et riche que soit ce superbe tableau, tout unique qu’est dans son genre le plateau du Brocken, sur lequel on se trouve, pour ainsi dire, élevé au-dessus de tout objet terrestre et d’où l’on ne peut porter ses regards plus loin, uniquement parce que