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teau disparut de dessus ses épaules, sou bourdon de pèlerin devint un pin arraché avec les ra cines, et le Démon gigantesque des forêts du Ilarz parut à leurs yeux et les frappa de ter reur. Quand il arriva en face du chariot sur lequel était le malheureux Waldeck, ses traits prirent l’expression d’un souverain mépris et d’une malignité satisfaite, et il demanda à Martin: „ Comment trouves-tu le feu que mon bois a allumé 1“ La vue de cet Etre redoutable rendit les deux frères immobiles d’effroi, et ra nima au contraire les forces du mourant. Il se souleva, ferma le poing de la main qui lui res tait, et en menaça l’esprit. Le Démon poussa, selon son usage, un éclat de rire sardonique, et disparut à leurs yeux, laissant Waldeck épuisé par ce dernier effort de la nature défaillante. Les frères, frappés d’épouvante, dirigèrent alors leur marche vers les tours d’un couvent qui s’élevaient dans un bois de pins près de la route. Ils y furent charitablement reçus par un capucin à pieds nus et à longue barbe, et Martin ne vécut que le tems nécessaire pour se confesser de ses fautes, ce qui ne lui était point arrivé depuis les jours de sa prospérité soudaine, et pour en recevoir l’absolution des mains de ce même prêtre qu’il avait aidé à chasser à coups de pierre du petit hameau, trois ans au paravant jour pour jour. Ces trois années d’une félicité précaire furent regardées comme ayant une correspondance mystérieuse avec le nombre