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Le jeune villageois étanche son sang, Je prend sur ses épaules et le transporte sous le toit hospitalier de son père nourricier. Celui - ci, assisté par Charles, tel était le nom de son fds adoptif, et de sa fille Catherine, passe la nuit à prodiguer tous les soins possibles au pauvre blessé. Des herbe3 salutaires, une boisson ra fraîchissante calment ses douleurs et le soulagent, au point que dès le matin suivant, quoique faible encore, il se lève pour épancher sa gratitude devant ceux qui l’ont sauvé d’une mort certaine. Il n’avait encore qu’entrevu Catherine : mais l’ayant bien fixée, elle lui semble belle comme une pensée divine, gracieuse comme une offrande d’amour. Quoique ajustée en simple villageoise, ses vêtements lui paraissent légers comme les draperies aériennes des Séraphins de Raphaël; ses mains blanches et délicates comme le duvet des jeunes cygnes; ses mouvements pleins d’har monie comme le doux balancement des fleurs, caressées par les zéphyrs: mais il est vrai aussi que dans cette jeune et aimable fille tout était grâce, pudeur, attrait et sentiment. Sa physio nomie avait quelque chose de céleste. L’âme, invisible flambeau, lumière cachée, quand la vertu l’épure, répand sur le visage de l’homme ses mystérieuses clartés. U est des regards inconcevables et qui dé cident d’une vie entière. Le jeune Seigneur ne respira plus que Catherine. Charles bon et loyal de son naturel, mais d’un caractère violent, l’ami d’enfance et de