tres legerement. II lui fallut pres de dix annees pour mener ä bien le cycle des quatre symphonies. Le 13 mai 1809, Vienne est occupee pour la seconde fois par les armees de Napoleon. Le 31 mai, Joseph Haydn meurt, Beethoven en souffre. Et pourtant, la tonalite de mi bemol majeur employee pour le 10° Quatuor op. 74, la Sonate n° 26 op. 81 "Les Adieux" et le Cinquieme Concerto op. 73, est celle de la Troisieme Symphonie op. 55 "HeroTque" et apparait quelque peu paradoxale face aux evenements ressentis douloureusement par le compositeur en cette annee 1809. Le surnom d’Empereur, donne ä cette page d’une audace inouTe et non conventionnelle, n’est pas de l’auteur qui le rejeta pour n’admettre que celui de "Grand Concerto". Les esquisses du premier mouvement frappent par les indications : "Chant de triomphe pour le combat", "Attaque", "Victoire". L’entree vigoureuse, energique du piano sur un accord tutti de l’orchestre affirme plus une forme symphonique que concertante et impose un premier theme puissant qui s’affronte en un combat singulier avec le second, plus mysterieux avant de converger "en une sorte de dialectique de la force et du sentiment". L’adagio qui suit est plus qu’une meditation ou une douce cantilene et revele un depouillement confinant ä une sorte de spiritualite. Quatre mesures interrogatives laissant l’impression d’un temps suspendu l’enchainent ä l’allegro final. Irresistible par l’emploi d’une large palette de contrastes, de couleurs et par une Opposition rythmique entre les mains droite et gauche. L’apaisement surgit lorsque le tempo se fait plus lent et le piano semble devenir muet. On n’y entend que l’ostinato rythmique des timbales mais soudainement, le soliste "couronne le finale d’une enthousiasmante Serie rapide de gammes ascendantes, menant aux fanfares orchestrales conclusives". Ce sommet de la litterature concertante - ultime concerto de Beethoven - marquera tout le romantisme musical et inspirera Schumann, Lizt, Brahms.