6o M E D E' E, A-t’elle affez de ma Rivale î Non, s’il ofe garder fes fentimens ingrats# Si toujours il perd la mémoire De ce que j’ay fait pour fa gloire, Il aime fes Enfans, ne les épargnons pas. Ne les épargnons pas! ah i trop barbare Mere ! Quel crime ont-ils commis pour leur percer le fein? Nature, tu parles en vain. Leur crime eft allez grand d’avoir Jalon pour Pere. Quel defelpoir m’aveugle & m’emporte con- tr’eux ? Leur âge permet-il cet affreux parricide, Et font-ils criminels pour eftre malheureux? Quoy, je craindray de punir un perfide ! De fes voeux triomphants ma mort feroit l’effet ! Oublions l’innocence, & voyons le forfait. Une indigne pitié me les fait reconnoiftre? C’eft mon fang, il eft vray, mais c’eft le fang d’un traitre. Puis-je trop acheter, en les faifànt périr, La douceur de le voir fouffrir? SCENE II. CRE'USE, MEDE'E, NERINE. C B e’ U S E. Si la pitié vous peut trouver fenfïble, Voyez une Princeffe en pleurs, Qui vient vous demander la fin de Ces malheurs : A voftrc Art rien u’eft impofiiblc. Pour