TRAGEDIE. i S Ne touchent que foibleraent ! On peut par amufcment Feindre de brûler pour elles ; Et le plus crédule Amant Les regarde feulement Comme on fait les fleurs nouvelles» Avec quelque plaifir, mais fans attachement. A S T R E' E. Quandil piailla l’Amour tout objet eft ï crain dre. Ce Dieu met bien fouvent fa gloire à nous at teindre , Du trait le plus commun 8c le moins redouté, Une première ardeur n'eft bien-toft plus qu’un fonge : La vérité devient menfonge, Et le menfonge vérité. Illeprévoyoitbien, leTraiftre, l’Infidclle, J’eus peine à l’obliger à feindre ces amours. Il refiila long-temps, je perfiflay toûjours. Trouvoit-il Aminte fi belle î i c lifois dans fes y eux une fecrette peur. ,'ingrat avoit raifon de craindre pour fon cœur. P H I L I S. C’efloit a vous d’avoir de la prudence En l’éloignant du danger De changer. A s t r e' E. C’eftoit à luy d’avoir de la confiance En refmant au danger De changer. P H I L 1 S. A vos foupçonsj e ne Içaurois me rendre : Mais voicy mon deflein» ma Sœur.