— 52 — les autres & d’un huguenot qui voulut trop tard différer fa conuerfion. Chapitre V. Les affaires du Capitaine Morel eftant expédiées à Tadouffac, on fe mift fous voile pour Kebec, où la ne- ceffité de toutes chofes commençoit à eftre grande & importune auxhiùernants, qui ne furent neantmoins 4o gueres foulagez pour la venue des barques qui ne || donnèrent pour tout rafraifchiflement, à 5o ou 60 per sonnes qu’ils eftoient, qu’une petite barrique de lard, laquelle un homme feul porta fur fon efpaule depuis le port iufques à l’habitation, de maniéré qu’auant la fin de l’année, ils tombèrent prefque tous malades de la faim & d’une certaine efpecede maladiequ’ilsappellent le mal de terre, qui les rendoit miferables & languif- fans, & ce par la faute des chefs qui n’auoient pas fait cultiuer les terres, ou eu moyen de le faire. Tout l’equipage eftant arriué à Kebec, chacun fe confola le mieux qu’il peut des biens de Dieu, car il n’y en auoit gueres d’autre, force croix & peu de pain. Le retour du P. lofeph minuta un autre pareil voyage au P. Dolbeau qui croyoity pouuoir dauantage, & re- prefenter mieux les neceflitez du pais, mais il eut affaire auec les mefmes efprits, & toufiours auffi mal difpofez au bien, & partant n’y fift rien dauantage que perdre fes peines & s’en retourner de rechef en Ca nada en qualité de Commiflaire auec le frere Modefte Guines, auffi mal-fatisfait de fes meffieurs qu’auoit efté le P. Jofeph. Ce peu d’ordre les fift à la fin refoudre de recom-