. — 5o — mais les puiffans feront punis puiffamment, pour- quoy gardez-vous, vous autres qui afpirez au com mandement, puifqu’il vous doit fervir de condemna- tion. Le bon Capitaine Morel, fort homme de bien & très- bon Catholique, eftoit celuy par le moyen duquel nos Peres maintenoient un chacun dans leurdeuoir &en bon Chreftien, car l’exemple d’un chef fert d’un grand commandement aux fuieéls, mais tous n’enfuiuoient pas neantmoins fes traces & fes confeils, pour ce que tous n’eftoient pas Catholiques & feruiteurs de Dieu comme luy, comme il a bien tefmoigné du ‘depuis, aux 38 defpens de fa propre || vie, en un voyage qu’il fit au Leuant, auquel ayant efté pris parles infidelles & bar bares, on m’a dit qu’il fut par eux cruellement traiclé, & enfin impallé pour n’auoirvoulu renier la foy comme auoient faiéls plufieurs de fes compagnons Mariniers, & partant peut eftre conté au nombre des Martyrs. l’ay dit cy-deffus qu’il femble que Dieu n’en vueille qu’aux bons, & laiffe en profperité les mefchants, comme les prifonniers des Hurons qu’on engraiffe pour le feu, mais c’eft ce qui nous doit encourager & non point affliger, difans auec l’Apofire en toute hu milité. A Dieu ne plaife que ie me glorifie en autre chofe qu’en la Croix de mon Sauueur. A mon voyage de la Nouuelle France ie communi- quay fouuentauec un bon Catholique nommé le Capi taine Cananee, qui auoit receu des difgraces en mer autant qu’homme de fa condition. Il auoit efté pris & repris des Pirates tant d’Alger qu’autres, qui l’auoient mis au blanc & réduit à feruir ceux qu’il aurait pû au-